Petite histoire des vergers en France
A L’Antiquité, la vie s’organisait selon une trilogie agraire. Autour des villages et des jardins (« hortus »), on trouvait en premier les champs cultivés (« ager »), puis des espaces boisés utilisés pour le pâturage (« saltus ») et enfin, au plus éloigné des habitations, la forêt (« silva »). Pour autant, les arbres fruitiers étaient alors cultivés dans l’hortus (Quellier, 2003).
Cependant, au fil du temps, dans certaines régions, le choix a été fait d’éloigner un peu plus les arbres des habitations et de les placer au même titre que les champs cultivés.
Sur le territoire métropolitain, les vergers ont dû faire face à une deuxième difficulté : la mondialisation. Les produits du terroir entrent en concurrence avec ceux des pays voisins, l’Espagne notamment, mais aussi des pays pas si voisins que ça avec la Chine par exemple. Ainsi, d’après une étude menée par Agreste Primeur, le service des statistiques du ministère de l’Agriculture, entre 2002 et 2012 les vergers auraient déjà perdu 20 % de leur superficie totale (De La Chesnais, 2012). Ce sont les pêches et les poires qui semblent les plus affectées, bien que les pommes soient aussi touchées. Les grandes exploitations agricoles étant plus résilientes, cela a touché plus fortement les petites exploitations, ce qui s’est traduit par une hausse de la taille moyenne des exploitations (De La Chesnais, 2012) et a un impact certain sur nos paysages.
Aujourd’hui, les vergers sont aussi mis à mal par le changement climatique qui les soumet à des conditions de température et de sécheresse particulièrement difficiles. Quel sera alors leur avenir sur notre territoire ? Quelle est la situation en Dordogne ?
Les vergers, un élément identitaire du Périgord
Les fruitiers tiennent une place importante sur le territoire périgourdin.
Parmi les plus reconnus, on peut noter la noix qui représenterait 60 % de la surface des vergers du département (Chambre d’Agriculture de la Dordogne. s.d) et qui se développe en grande partie à l’est de la Dordogne (Dordogne Périgord – Le Département. s.d.). La châtaigne est aussi fortement plébiscitée : nous sommes en effet le premier département producteur du Sud-ouest (Chambre d’Agriculture de la Dordogne. s.d). Ces spécificités permettent à la Dordogne de moins souffrir de la régression nationale des vergers. Au contraire même, elle a affiché une progression de 9 % entre 2000 et 2010 (Chambre d’Agriculture de la Dordogne. s.d) ! Cela peut s’expliquer en partie par les vergers de noyers qui ont affiché une progression de 30 % sur cette période, ce qui est sans aucun doute corrélé à l’AOC (Appellation d’origine contrôlée) « Noix du Périgord » mise en place depuis 2002 (Dordogne Périgord – Le Département. s.d.).
La pomme n’est pas non plus en reste puisqu’un peu moins de 45 % des vergers de Nouvelle-Aquitaine sont implantés en Dordogne. Elle est implantée principalement sur deux pôles : le Bergeracois et la frontière nord-est du Département où elle bénéficie de l’AOP (Appellation d’origine protégée) « Pomme du limousin » depuis 2007 (Dordogne Périgord – Le Département. s.d.).
Une dernière spécificité du Périgord est la production de prunes à pruneaux au sud du Département avec l’IGP (Indication d’origine protégée) « Pruneau d’Agen » (Dordogne Périgord – Le Département. s.d.).
Carte des vergers en Périgord
Source des données : Atlas des paysages de Dordogne
Qu’en est-il sur le campus de Périgueux ?
L’établissement dispose d’un verger avec des pommiers et des poiriers en espalier :
@Campus Périgord
Bibliographie
Chambre d’Agriculture de la Dordogne. s.d. L'arboriculture fruitière tient une place importante en Dordogne. https://dordogne.chambre-agriculture.fr/agriculture-produits/leconomie-agricole-en-dordogne/les-chiffres-cles-par-filiere/chiffres-cles-arboriculture/ (consulté le 4 octobre 2022)
De La Chesnais, E. 2012. La France a perdu 20 % de ses vergers en dix ans. Le Figaro. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/25/20002-20120125ARTFIG00755-la-france-a-perdu-20-de-ses-vergers-en-dix-ans.php (consulté le 4 octobre 2022)
Dordogne Périgord – Le Département. s.d. Les vergers en Dordogne. In Atlas des paysages de Dordogne. https://atlas-paysages.dordogne.fr/spip.php?article18 (consulté le 4 octobre 2022)
Quellier, F. 2003. Chapitre II. Le dynamisme géographique des cultures fruitières. In Des fruits et des hommes : L'arboriculture fruitière en Île-de-France (vers 1600-vers 1800). Presses universitaires de Rennes. doi :10.4000/books.pur.17480